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Les frontières du nord de la Bretagne

( compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

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                II. Le Mur d'Hadrien, frontière d'empire. (9)

Tête en bronze d'Hadrien

Museum of London

Photographie personnelle JC Even,  1982, 

prise par erreur sans autorisation, mais avec à la courtoise (très british) du gardien du Museum.

                De 122 à 128 environ, sous le gouvernement d'Aulus Plastorius Nepos, les Romains vont réaliser l'ouvrage le plus considérable et le plus marquant de leur présence dans l'Île de Bretagne, ouvrage unique en son genre dans les annales de l'histoire romaine : un mur long de 120 km environ, de 2,50 m à 3,50 m d'épaisseur, et d'une hauteur allant jusqu'à 5 à 6 m dans ses parties les plus importantes.

                Partant de l'est, côté Mer du Nord, le tracé suit d'abord une ligne de crêtes parallèles à la rive nord de la rivière Tinea, puis relie une ligne de sources de petits affluents, pour rejoindre l'embouchure de la rivière Ituna, à l'ouest.

               Le Mur est garni de seize forts, d'une superficie allant de 1,5 ha à 2 ha, pouvant contenir chacun l'effectif d'une cohorte, soit plus de cinq cent hommes.

               Entre ces forts sont échelonnés quatre vingt bastions, tous les miles romains environ. Ils sont connus sous le nom anglais de mile-castles. D'une superficie voisine de 170 m2, ils peuvent contenir huit hommes en permanence.

             Ces bastions commandent eux-mêmes respectivement deux tours de guet situées de part et d'autre, sur le rempart. On en dénombre environ cent dix.

            Pour compléter le tout, le Mur est doublé en parallèle, au sud, c'est-à-dire du côté de la province romaine, d'un fossé de six mètres de large et de trois mètres de profondeur. Les terres extraites de ce fossé sont disposées de part et d'autre à neuf mètres, pour former des parapets de six mètres de large environ. Ce dernier ensemble, appelé vallum, constitue une protection sur les arrières de trente six mètres de large en tout. Nul ne peut le franchir sans être repéré immédiatement, et il est destiné à protéger les défenseurs du Mur d'attaques éventuelles venues de l'intérieur.

            Seule exception à cet ensemble, la partie située à l'extrême est, montée plus tardivement en parallèle à l'embouchure de la Tinea, et constituée par une simple levée de terre gazonnée. Il est vrai que l'embouchure de la rivière est déjà en elle même une zone difficile à franchir.

 

Extrait de Ordnance Survey Map of Roman Britain (Third Edition)

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            Le point de départ du Mur se situe à l'endroit de passage de la rivière Tinea / Tyne, où est érigé le premier fort, au nom de Pons Aelius, en l'honneur de l'empereur qui a donné l'ordre de la construction : Aelius Hadrianus. (10)

            A l'est, vers la Mer du Nord, nous trouvons le fort de Segedunum, dont le nom signifie la " Grande forteresse". (11)

            A l'ouest de Pons Aelius / Newcastle nous avons successivement :

Condercum / Benwell (Northumberland)

Vindovala / Rudchester (Northumberland)

Onnum / Halton Chesters (Northumberland)

Cilurnum / Chesters (Northumberland)

Brocolita / Carrawburgh (Northumberland)

Vercovicium / Housesteads (Northumberland)

Aesica / Great Chesters (Northumberland)

Camboglanna / Castlesteads (Cumberland)

Uxellodunum / Stanwix (Cumberland)

Petriana / incertain. (doublet pour Stanwix ?)

Aballava / Burgh-by-Sands (Cumberland)

Congavata / Drumburgh (Cumberland)

Maia / Bowness-on-Solway (Cumberland)

            Le système est complété au nord par une série de postes avancés, concentrés du côté ouest. Une simple observation de la carte en relief permet de se rendre compte que ces forts sont situés sur les hauteurs dominant la basse vallée de l'Ituna / Eden. On peut aisément, par cette observation, s'imaginer que le rôle de ces avant-postes est d'assurer la protection circulaire de cette basse vallée, en empêchant les Bretons barbares du nord de s'y installer et de l'utiliser comme tremplin pour leurs attaques.

            On trouve donc, en partant du centre vers la mer :

Magnis (?) / Carvoran (Northumberland)

Castra Exploratorum / Netherby (Cumberland)

Blatobulgium / Birrens (Dumfriesshire)

            Du côté sud, vers la province romaine, le Mur et le vallum sont complétés, à distance, par une autre série de forteresses et forts d'appuis, bâtis le long d'une route de l'époque d'Agricola, joignant elle-aussi les embouchures de la Tinea / Tyne et de l'Ituna / Eden.

            D'est en ouest, nous trouvons : (12)

Corstopitum / Corchester en Corbridge (Northumberland), en appui de d'Onnum

- ? : (Wall), en appui de Cilurnum

- ? : (Newbrough), en appui de Brocolitia

Vindolanda : Chesterholm (Northumberland), en appui de Vercovicium

- ? : (Haltwistle), en appui d'Aesica

Banna : Birdoswald (Cumberland), construite entre le Mur et Stanegate, sur une hauteur dominant le passage de la petite rivière Tipalt Burn

- ? : (Throp), en arrière de Camboglana

- ? : (Nether Denton), en arrière de Camboglana

- ? : (Castle Hill), en arrière d'Uxellodunum

- ? : (Old Church), en arrière d'Uxellodunum

Luguvallium : Carlisle (Cumberland), "forteresse du dieu Lug", en appui de Petriana.

Pour l'étymologie des noms des forteresses : voir Encyclopédie; Noms de Lieux

Liens divers concernant le Mur d'Hadrien (documents, archéologie, photographies, etc).

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- Hadrian's Wall

notes : les frontières du nord de la Bretagne

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