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Abbaye de Beauport

* Ogée (vers 1780) : "Abbaye de l'ordre de Prémontré, dans la paroisse de Plouézec, au bord de la mer, à 6 l. 1/2 au N.O de Saint-Brieuc, son évêché, et à 26 l. 1/2 de Rennes. On ignore l'époque de la fondation de ce monastère. Ce qu'on sait c'est que, dans les premiers temps, il porta le nom de Saint-Riom, et fut occupé par des religieux de Saint-Victor, que le pape Innocent III prit sous sa protection, par une bulle donnée à Rome le 28 avril 1178 [1198].

Ou ne sait si ces premiers possesseurs, par trop d'attachement pour leur maison de Saint-Victor, située plus agréablement que Beauport, ou par quelque autre motif, cédèrent cette abbaye à ceux de Prémontré, ou s'ils embrassèrent eux-mêmes l'institut de ces derniers, en faveur desquels Alain, comte de Goëlo, de Penthièvre et de Tréguier, ratifia et augmenta cette fondation, en 1202, par la donation qu'il fit à cette maison de plusieurs églises dont le patronage lui appartenait, tant en Bretagne qu'en Angleterre, avec le droit de tenir, le lendemain des fêtes de la Pentecôte, une foire* durant trois jours : la fondation est pour vingt-cinq religieux et un noviciat. Le même Alain donna aussi à ce monastère la tête de saint Modez, qu'il avait obtenue de l'église de Bourges, qui la possédait avec ses autres reliques depuis 877. On croit que Guillaume fut le premier abbé de ce couvent. L'an 1203, Conan , fils du comte de Penthièvre, accorda aux moines de cette maison le droit de tenir une foire chaque année. Hervé, né à Bazouges-la-Pérouse, au diocèse de Rennes, et chanoine régulier de l'ordre de Prémontré, devint abbé de Beauport en 1269 , par résignation de Roger, abbé de cette maison. C'est cet Hervé (qui fit bâtir le grand réfectoire et les infirmeries de ce monastère, auquel il donna la majeure partie de ses biens. Le 14 juillet 1362, Pierre Poulart, chevalier, et Constance de Keraoul, son épouse, demandèrent, par testament, d'être inhumés dans une chapelle de cette abbaye, pour la fondation de laquelle ils donnèrent leurs dîmes de Tremeur, dans la paroisse de Plouzec (dans le texte Plocazier), à condition qu'on y célébrerait un certain nombre de messes chaque année pour le repos de leurs âmes et de celles de leurs ancêtres. Deux ans après (le 27 décembre 1364), le même gentilhomme fonda une messe qui doit se dire chaque jour, et à perpétuité, dans l'église du couvent de Beauport, pour laquelle il assigna les dîmes qu'il avait dans la paroisse de Plezelas (sans doute Plouha), Plouchaha, nommées les dîmes de Brehec, valant alors six tonneaux de froment de rente et 14 livres payables par chacun an à la Toussaint, à prendre sur le manoir de Tuonjoces, au territoire de Pléhédel, avec deux raies de froment de rente en la paroisse de Pleven".

* Marteville et Varin (1843) : "(Abbatia sanctae Mariae de Bello-Portu) Cette abbaye, indiquée en Plouézec par Ogée, est actuellement en Kerity,   en ruines. (Voy. ce mot.) - On y voyait le tombeau d'Alain, comte de Penthièvre, mort le 29 décembre 1212. - Les foires dont parle Ogée n'existent plus. - Les religieux de Saint Victor s'étaient d'abord établis en la petite île de Riok on de Saint-Riom; mais bientôt Alain, qui avait fondé leur couvent, les remplaça par des religieux de l'ordre de Prémontre, qu'il établit en son propre château de Beauport. - Cette abbaye, sous l'invocation de Notre-Dame, possédait, en 1789, près de 50,000 liv. de revenu, et avait sous son fief treize communes. - Jacques d'Annebant, qui fut évêque de Lisieux puis cardinal du titre de sainte Suzanne, avait été le premier abbé commandataire de Beauport. D. Morice ne l'a pas indiqué. - Henri-Achille de la Rochefoucault fut abbé en 1679. - Louis Colbert quitta cette abbaye pour embrasser le métier des armes. Il était le petit-fils du grand Colbert. - Le dernier abbé de Beauport a été M. de Pontevès, aumônier de Louis XVI, de Louis XVIII et de Charles X. Il avait été nommé en 1785. - On fêtait solennellement à Beauport saint Riom, dont on possédait la tête enchâssée dans un buste de vermeil. On promenait ces reliques et celles de saint Mandé dans les années calamiteuses. Toutes deux ont été mutilées en 1792 : le métal a été fondu ; les reliques ont été conservées. - On voit dans les ruines de Beauport le tombeau du fondateur et de sa femme.- Les paroisses que Beauport possédait en Angleterre furent perdues pour cette abbaye à l'époque du schisme de Henri VIII. (Voir sur Beauport M. Habasque, T.1, p. 227 et suiv.)- Archéol  : D. Morice, Preuves, t. I, col 732, 828, 945, 1018; t. II, col. 1002, 1508; t. III, col.7, 66. 

Beauport fut certainement fondé par les comtes de Tréguier et de Goëlo. Un acte de 1197 ou 1198, qui se trouve parmi ceux recueillis par D. Morice, T.1, col. 732, apprend que ce fut Alain, fils du comte Henri, et du consentement de P sa femme, et de ST et de CON ses frères, qui fit construire ce monastère et lui fit des dons considérables qui y sont spécifiés. Une bulle du pape Innocent III, qui suit immédiatement, et qui porte la date du 4è des calendes de mai 1198, cite au nombre de beaucoup de biens que possédait cette abbaye, tant en France qu'en Angleterre, ceux donnés par Alain en vertu de l'acte ci-dessus. (Voy. aussi D. Morice, t. III, col. 1709 des Actes). Le grand nombre d'églises que Beauport possédait en Angleterre, et qui sont nommées dans cette bulle, donne lieu de penser que cette abbaye doit son origine à Alain-le-Noir, comte de Richement, qui épousa Berthe, héritière de Bretagne, en 1137. Il était oncle paternel d'Alain qui fit construire l'abbaye, suivant l'acte déjà cité, et contribua à sa dotation. Ce dernier n'aurait fait à cet égard que suivre les intentions que son oncle n'avait pas été à même d'accomplir entièrement par lui même"

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Fanny Bury Palliser. 1867-1868

 

* Adolphe Joanne, 1878-1886 : "Ruines de l'abbaye de Beauport, fondée en 1202. Les bâtiments qui subsistent encore datent presque en entier du XIIIè siècle. Il ne reste guère de l'église que le côté nord de la nef et du transept. Les autres constructions sont voûtées; le grand réfectoire est un remarquable édifice de 1269 (belle cheminé). sur le pavé de l'église, 5 dalles tumulaires".

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Frotier de la Messelière

 

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