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Dégradation; Mercenaires barbares Batailles d'Aylesford et de Crayford Ambroise Aurèle et Uther

          Notes du chapitre XVIII : Dégradation. Appel aux mercenaires.

            1. Dégradation de la situation. Appel aux mercenaires. 

01: Bède. I,14; Gildas. 20,1.

02 On situe bien évidemment le pays d'origine des Jutes, au Jütland, dans le nord du Danemark. Il n'en reste pas moins qu'en fonction des recherches menées, en particulier à partir de comparaisons archéologiques, certains historiens modernes britanniques arrivent à penser que l'appellation Jute a servi en fait à couvrir de façon globale et approximative des populations diverses d'origine germanique, parmi lesquelles les Franks auraient tenu une place non négligeable.

Dans le Beowulf, Hengest est donné comme chef des Moyens-danois après la mort de Hnaef.

On situe traditionnellement l'endroit de débarquement des Jutes à Ebbsfleet (Ypwines Fleot), dans la Pegwell Bay, à l'embouchure est de la Wentsum, côté de l'Ile de Thanet. En observant les cartes géologiques du Kent, on peut penser que l'île de Thanet formait à cet endroit une sorte d'appendice, en direction de Rutupia / Richborough, située de l'autre côté, sur la grande île.

Les mercenaires barbares arrivèrent en Bretagne dans trois navires de guerre. Gildas, 23,3; Bède, I,15; Nennius, 31,1.

La date nous est fournie par Bède, I,15 : dans les temps ou Marcien était devenu empereur d'Orient. Or, l'avènement de celui-ci n'a lieu qu'après le décès accidentel de Théodose II, le 28 juillet 450. La date de 449, donnée habituellement par les historiens à partir de la Chronique Anglo-saxonne  est donc à prendre avec précautions.  

03 : Nennius. 39 : " Puis, pour couronner toutes ses erreurs, Vortigern prit sa fille (de Hengist) pour femme, et en eut une fille". Selon Geoffroy de Monmouth, 4,12; cette fille se prénommait Renwein.

04 : Gildas, 23,4; et Bède, 1,15, disent seulement qu'il s'agit d'un territoire situé à l'est de l'île.

Nennius, 31, précise qu'il s'agit de l'île de Thanet, connue en langue bretonne sous le nom de Ruoihm. Cette précision n'est confirmée nulle part ailleurs. 

Geoffroy de Monmouth, 4,12, désigne quant à lui le Kent, sans autre précision. 

05 : Gildas, 23,5; Bède, I,15; Nennius, 38; Geoffroy, 4,13.

06 : C'est cette demande de ne plus faire venir leurs familles en Bretagne qui provoqua la rupture entre les Britto-romains et les Germaniques. Il faut dire que ceux-ci étaient déjà suffisamment nombreux et organisés, et qu'ils avaient déjà bien noyauté les milieux dirigeants bretons, pour ne pas craindre d'essayer d'imposer leur volonté à ces derniers. Il est probable que cette demande des Britto-romains n'a été en fait qu'un prétexte à la mise en application d'une arrière pensée des chefs germaniques. 

De toute façon, la question semble avoir été largement exploitée sur le plan politique, et peut-être même sur le plan religieux, car, comme le dit avec juste raison F.W Jessup dans A history of Kent, p 29 : " A l'époque saxonne, la population du Kent était probablement bien inférieure à 50 000 habitants, ce qui fait qu'il devait y avoir amplement de la place pour toute les deux races pour vivre dans la région sans pour autant vivre en perpétuel conflit, spécialement si, comme il ne le semble pas improbable, les Bretons pour la plupart gardaient les collines, et les Jutes les vallées". 

Germain d'Auxerre, en tout cas, ne semble pas étranger à la prise de position des Britto-romains, et l'on peut pour cela se référer à Geoffroy de Monmouth, 4,14, lorsque celui-ci parle des relations de l'évêque et de Vortimer. Voir infra.

            2. Bataille d'Aylesford

07 :Bède, I,15; propos similaires par Gildas, 23,3.

08 : Le nom de Rhyd yr Afael est donné par Nennius, 44 : " La deuxième bataille eut lieu au gué appelé Episford en leur langue, Rhy yr Afael en la nôtre, et y tombèrent Horsa et également Cateyrn fils de Vortigern". 

Précision JCE : les deux appellations signifient : le gué (lieu de passage) des chevaux.

La Chronique anglo-saxonne dit, de son côté : " En cette année 455, Hengist et Horsa luttèrent contre le roi Vortigern dans un endroit appelé Aegelsthrep; son frère Horsa y ayant été tué, Hengist prit le commandement avec Aesc, son fils".

Il s'agit de la ville d'Aylesford, le gué d'Aegel, dans le Kent, à 38 km à l'ouest de Canterbury, et à 48 km au sud-est de Londres, au passage de la rivière Medway. 

On peut remarquer la constance historique de cette rivière dans l'Histoire de Bretagne, puisque c'est déjà à cet endroit qu'a eu lieu, en 43 après J-C, sous Claude, soit plus de quatre siècles auparavant, une bataille extrêmement importante entre Bretons et Romains.  

09 : Nennius, 46.

Selon Geoffroy de Monmouth, 4,15 : " ... non loiin de Kaercaradduc, qui est connue maintenant sous le nom de Salisbury, dans le cimetière près du cloître d'Ambrius" ...

Selon Geoffroy de Monmouth, 4,14 : le Ier mai. 

Cet épisode st connu sous le nom de Complot des Longs Couteaux.

Observation JCE : La position de Salisbury, trop à l'ouest du Kent, me semble historiquement suspect.  

10 : Cet évènement est considéré comme l'erreur la plus tragique, comme la plus grande catastrophe de toute l'histoire nationale des Bretons. C'est cette honteuse défaite qui a valu par la suite à Vortigern d'être vomi pour le reste de l'Eternité par ses compatriotes Britto-romains.

Cinq siècles plus tard, le poème nationaliste Armes Prydein continue de mettre Vortigern et les Anglo-saxons dans la poubelle de l'Histoire, en des termes particulièrement injurieux : " ... ces hommes de merde de Gwrtheyrn Gwynedd ...", et " ... quand ces hommes de merde de Thanet devinrent nos princes ...".

Cependant, quand on prend un peu de recul par rapport aux évènements et aux passions qu'ils ont déchaînés, on peut remarquer que Vortigern n'a en fait réagi autrement que l'ont fait chez eux les Romains et les Gallo-romains, en acceptant sur leurs territoires la création de royaumes barbares, Wisigoths en Aquitaine, Francs en Belgique, Alamans en Alsace, et Burgondes en Savoie. Est-il nécessaire de rappeler que cette méthode était devenue quasiment devenue habituelle dans toutes les provinces de l'Empire ? 

Dans cette optique, que peut-on reprocher à Vortigern de plus qu'aux autres, sinon de s'être trouvé le responsable au mauvais moment. Ainsi, comme l'a écrit I.A Richmond, Roman Britain, p 65 : " Le rôle de Vortigern peut être considéré comme faisant partie d'un ensemble de transmission (de civilisation) plutôt que comme un nouveau recours effectué par un prince national désespéré et inexpérimenté". 

            3. Bataille de Crayford

11 : Crayford : Crecgan-ford : gué sur la Rivière Cray, à 60 km à l'ouest de Canterbury, et 20 km sud-est de Londres. Les Germaniques sont donc désormais à moins d'une journée de de marche du coeur de Londres, capitale de la Bretagne romaine. 

12 : Geoffroy de Monmouth. 4,14.

13 : Pasgen, ou Paschent, est le troisième fils que Vortigern a eu de sa première épouse. Par contre, Faustus est issu d'une relation incestueuse de Vortigern et sa fille. (Nennius. 48.2)

            4. Ambroise Aurèle et Uther

14 : Gildas. 25,3; Bède. I,16.

Le terme Cymri provient des racines *kem = même, et *bro = pays. Il acquiert une valeur transcendante quand il désigne les volontaires pour la résistance nationale. Il est resté figé aujourd'hui dans le nom gallois du Pays de Galles : Cymru, dernier bastion de la résistance des Britto-romains à l'envahisseur anglo-saxon. 

15 : ceci sera développé dans l'encyclopédie des noms de personnes.

16 : en attente de vérification de la source !!!!

17 : Nennius. 47, dit que c'est en pleine nuit, vers minuit, que la forteresse de Vortigern fut entièrement détruite par un feu descendu du ciel. Vortigern y trouva la mor, ainsi que tous ceux qui étaient avec lui, ainsi que "toutes ses femmes". 

On peut se demander si ce feu descendu du ciel désigne la foudre, ou s'il ne s'agit pas plutôt d'une allégorie de la fureur divine, dont l'évêque Germain et Ambroise Aurèle n'auraient été que les bras séculiers.

Nennius. 48, précise cependant que d'autres sources donnent des versions différentes de la mort de Vortigern : 

" Quand il fut déconsidéré à cause de ses fautes ( car c'est lui qui a fait venir les Anglo-saxons), par tous ceux de sa propre nation, grand et humble, esclave et homme libre, moine et laïc, pauvre et riche, il erra de place en place jusqu'à ce qu'enfin son coeur n'éclate, et il mourut sans honneur. D'autres disent que la terre s'entre ouvrit et l'engloutit la nuit ou sa forteresse fut incendiée, car nulle trace ne fut jamais découverte de ceux qui furent brûlés avec lui dans la forteresse".

18 :  ceci sera développé dans l'encyclopédie des noms de personnes.

19 : Builth et Gwerthrynion (Cair Guorthigirn = forteresse de Vortigern), sont situées dans le sud de l'actuel Pays de Galles.

Dégradation; Mercenaires barbares Batailles d'Aylesford et de Crayford Ambroise Aurèle et Uther