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Gesocribate

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* forum du site Marikavel : Academia Celtica

dernière mise à jour 16/09/2007 19:13:31

Définition : Port de la Gaule du nord-ouest, citée par la Table de Peutinger.

 

Extrait de la Table de Peutinger

Recherches de localisation

* Cambry (1796-1799) : "Quelques écrivains ont cru que Brest était le Brivates-portus des Ossismiens, ainsi nommés par Ptolémée; ou le Gesocribate des tables théodosiennes; on n'a rien de positif sur cet objet". 

* Chevalier de Fréminville : note de renvoi n° 1 da la page 207 : "Rien n'a jamais démontré la présence des Romains à Brest. Ceux qui veulent voir partout des origines romaines ont torturé la langage et le bon sens pour trouver l'étymologie du nom de cette ville dans le portus Brivates ou le Gesocribates d'Antonin, mais Ptolémée place son portus Brivates au Croisic et non à Brest; et la position du Gesocribates de l'Itinéraire d'Antonin est si vaguement désignée, qu'elle peut s'appliquer à plusieurs autres localités, même avec plus d'apparence qu'à celle-ci".

"Il est bien plus vraisemblable de croire que le nom de Brest vient de celui d'un chef celte, appelé Brist ou Bristok, et que d'anciennes légendes désignent comme dominant le territoire compris entre la rivière de Penfeld et celle de l'Elorn". 

* Pitre-Chevalier (1844) : 

"Les Osismiens habitaient l'extrémité du Finistère actuel, leur ville capitale (Vorganium) était à Concarneau, suivant M. Walckenaer; à Morlaix, suivant Campden. Les Agnotes, cités par Artémidore, devaient occuper le bas Léon, et les Coriosopites le territoire de Quimper. Un autre pagus osismien d'étendait entre les montagnes d'Arez et les montagnes Noires. Ker-Ahès (Carhaix) était, dit M. de Courson, la seule ville de cette contrée. Nous employons ces noms de villes et de capitales, faute de nom plus convenables; la plupart de ces villes n'étaient que des espèces de villages ou de camps fortifiés (oppida) qui ne devinrent qu'à la longue, en se développant, ce qu'on appelle proprement des villes". 

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Extrait de Pitre-Chevalier : "Armorique ancienne, d'après Sanson, d'Anville, Peuchet & autres". 

*****

Commentaires JC Even : 

- La capitale des Ossismii : Vorgium, correspond à Carhaix-Plouguer.

- Vorganium correspond à Kerilien, en Plounéventer.

Compte tenu des découvertes archéologiques postérieures, la plupart des données de cette carte est donc désormais obsolète. 

* M.N Bouillet (DUHG. 1863) : "GESOBRIVATE ou GESOCRIBATE, aujourd'hui Brest".

* René KERVILER. 1893 : p 219 et suivantes :

"Gesocribates. Cette station ne peut entre placée que sur deux points : au cap Saint-Mathieu, ou en tête de la baie de l'Abervrac'h; on arrive très vite, par élimination, à écarter toutes les autres suppositions. M. de la Monneraye y parvient aussi, mais comme il a déjà identifié Vorganium avec Vorgium à Carhaix, et qu'il faut bien un nom un nom pour la station importante qui exista certainement dans l'anse de l'Abervrac'h, il abandonne Brest qui n'a pris d'importance que depuis trois siècles, et porte Gesocribate à l'Abervrac'h. Mais sa discussion me semble très incomplète, et voici comment je l'établis, à mon tour.

M. Le Men a consacré un mémoire très étendu, publié dans le Bulletin de la société archéologique du Finistère, en 1878, pour démontrer que le nom de Brest, écrit Bresta dès le XIIè siècle, est identique à Crestra, par une mutation de consonne fort habituelle dans les dialectes bretons, et que par conséquent il dérive de Gesocribates (Port du promontoire) par une transformation très naturelle de Cribates en Cresta. Ce mémoire est très habilement présenté : mais il ne nous offre, en somme, que des possibilités; et de ce que Brest peut, à la rigueur, provenir de Cribates, il ne s'ensuit pas que cela soit en effet  arrivé pour le cas spécial qui nous occupe. M. Le Men cite, dans son étude, une foule d'autres noms de lieux, Brest, Breston, Kerbrest, répandus non seulement en Armorique, mais dans tout le reste de la France, à côté de noms de lieux, Crib et Crest, encore conservés : il n'y a donc pas obligation de provenance.

Or, la distance de 45 lieues gauloises, indiquée sur la table de Peuntinger entre Vorgium et Gesocribate, ne s'applique pas du tout à Brest qui est beaucoup trop rapproché. Cela pouvait être quand on plaçait Vorgium à Concarneau ou à Quimper, mais depuis que la lecture de la borne de Maël-Carhaix a permis de fixer définitivement l'emplacement de Vorgium à Carhaix, cela n'est plus possible. Elle est même trop faible pour l'Abervrac'h (Vorganium) où M. de la Monneraye place Gesocribate, parce que, pour lui, Vorganium et Vorgium sont identiques. Mais elle s'appliquerait fort bien à un port situé près du cap Saint-Mathieu, le Finis Terrae des anciens documents. Et voici où la question se serre. Geso-Cribate peut se traduire exactement par Port Finistère. Pour Geso il n'y a aucun doute : ce mot dérive du celtique Gwëz ou Gouez (pluriel gwezo), qui signifie eau courante, ruisseau, port, et que Tatien traduisait jadis très exactement par fretum. Crib, en gallois, signifie la pointe de toute chose, crête, promontoire extrême : ajoutez bed, le monde, et vous avez : port du bout du monde, ou Port Finistère. Je serais donc, au premier abord, assez disposé à croire avec M. Moët de la Forte Maison (note au Dict. d'Ogée, II,335) qu'il faut chercher Gesocribate au cap saint Mathieu.

La seule difficulté, c'est que cela tombe précisément sur Portz Liogan qui se trouve à un mille à peine, au nord de la pointe extrême de Saint-Mathieu; et je ne vois pas trop comment le Gesocribate du premier siècle se serait transformé en Portus Saliocanus au second. Le P. Le Pelletier, remarquant sans doute que le mot liou veut dire couleur, traduit Portus Liocanus par port de couleur blanche et brillante, et l'on peut avoir une certaine confirmation de cette manière d'interpréter le texte, en remarquant que la plage voisine (de l'autre côté du Conquet, qui peut aussi bien être pris, par extension, pour Portus Saliocanus, attendu que le port y est excellent et que la presqu'île de Kermorvan qui l'abrite renferme un oppidum gaulois bien caractérisé) s'appelle Plage des Blancs Sablons. Mais cela n'a aucun rapport avec le promontoire ou la pointe extrême représentée par crib. On ne peut donc admettre Gesocribate sur ce point, qu'à la condition de supposer une substitution de ce nom vers la fin du premier siècle, puisque celui de Portz Liogan est encore porté de nos jours par la rade foraine du cap Saint-Mathieu, tandis que l'autre ne serait conservé que dans l'appellation Fine terre donné au cap dans les documents du Moyen Age.

M. de la Monneraye n'a pas songé à cette solution; mais il conteste l'attribution de Gesocribate à Brest, en disant que Brest fut simplement jadis un poste fortifié, et pas même une ville, puisqu'au XIVè siècle ce n'était pas encore une paroisse et que ce port faisait partie de Lambézellec. Or, il place Gesocribate à l'Abervrac'h. Mais, pourrait-on lui répondre de la même façon, les restes gaulois ou gall-romains qu'on rencontre à l'embouchure de la rivière de l'Abervrac'h sont exactement dans la même situation que ceux de Brest, et n'ont pas donné lieu davantage, bien qu'ils soient plus importants qu'eux, à des sièges de paroisse. Celle de la rive droite était Plouguerneau et celle de la rive gauche était Landéda. Ah ! qu'il faut prendre garde, dans toutes nos discussions, à ne pas fournir des armes contre nous.

Cependant la thèse soutenue par M. de la Monneraye mérite considération, parce que la baie de l'Abervrac'h se trouve exactement dans la direction générale de la grande voie transversale de l'Armorique figurée sur la table de Peuntinger, et qui, venant de Vannes à Vorgium (Carhaix), s'arrête sur cette table à Gesocribate, tandis qu'il faut supposer un retour presqu'à l'angle droit, pour aboutir au cap Saint-Mathieu, en faisant le tour de la baie de Brest. Ce qui inquiète M. de la Monneraye, c'est de voir que la distance de 45 lieues gauloises, à partir de Carhaix, dépasse l'Abervrac'h et aboutisse en mer. Comme l'océan ronge beaucoup nos côtes, j'ai eu l'idée de faire quelques recherches sur les cartes marines, pour reconnaître si le nom de quelque écueil ou basse ne rappellerait pas celui d'un lieu jadis continental. Quelle n'a pas été ma surprise en lisant dans le Pilote des côtes de la Manche, publié par le dépôt des cartes et plans de la marine, qu'à l'ouest de l'île Cézon et de la rive gauche de la baie de l'Abervrac'h, se trouve un écueil connu sous le nom de Basse Cribinoc ! La solution cherchée ne serait-elle pas sous-marine ? ... et ce rapprochement des deux noms, Cézon, Cribinoc, par rapport à Geso, Cribate, n'est-il pas de nature à attirer fortement l'attention ? 

Il résulte de tout ceci que Gesocribate, le port du Promontoire ou de la crête, ne peut être placé qu'aux abords du cap Saint-Mathieu, ou aux abords de la pointe des Anges, extrémité rive gauche de la baie de l'Abervrac'h. Dans ce dernier cas, ce port eût fait face à Vorganium,  situé sur la rive gauche, de même qu'à l'entrée du golfe du Morbihan Locmariaker, faisant face à Port-Navalo, dont l'origine est certainement gallo-romaine. 

Je pencherais volontiers pour cette dernière solution, mais je laisse la question indécise".

Carte annexée au texte de René KERVILER

Les points rouges ont été rajoutés par JC Even

*****

Commentaire JC EVEN : 

- Vorganium a été identifiée à Kerillien, en Plounéventer, et ne répond donc pas à l'identification de René Kerviler. Voir page spéciale :           http://marikavel.net/lieux-plouneventer.htm

* Albert GRENIER (1934) : 

- 2. l'archéologie du sol. navigation - occupation du sol, p 600 : 

"Nulle part peut-être, dans l'Empire romain, la navigation fluviale ne fut si active qu'en Gaule. Les rivières du pays s'y prêtaient, sans doute, de façon particulièrement favorable. Mais aussi la tradition en remontait extrêmement haut, jusqu'à l'âge lointain des stations néolithiques sur pilotis. Cette tradition, nous la retrouvons dans les types de bateaux; les radeaux d'outres, les rates à fond plat, les péniches à fond rond, les pontons fluviaux remontent à des modèles indigènes".

, note 1 : 

" De même que certains noms latins désignant des véhicules sont d'origine gauloise : petorritum, char à quatre roues, reda, benna, covinnus, essedum, cisiums, pilatum, colisatum, carpentum, carrus, ploxenum (Dottin, Manuel Antiq. celtique, p. 89), plusieurs des noms latins d'embarcations qui ne sont pas indiqués comme gauloises s'expliquent par le celtique commun : nausum, cumba. "Je me demande, note C. Juillian (Hist. Gaul, V, p. 162, n 7), si le mot gesoreta, chez Aulu-Gelle (X,25,5) n'est pas le nom gaulois d'un bateau de passage, le radical de ce mot se retrouvant dans les noms des deux ports de la Gaule : Gesoriacum, Boulogne et Gesocribate, Brest, ou plutôt Castel Ac'h, près duquel a été trouvé le milliaire de Claude, Corp. XIII, 9016".

* Louis Pape (1978) :

- page 32 : "Nous remarquons que le Vorgium de la Table ne comporte pas de vignette de capitale et que la carte ne précise absolument pas à quelle cité appartient cette ville ou station routière. Enfin, le calcul des distances à partir de Vannes permet d'autres hypothèses, R. Kerviler plaçait Sulim à Hennebont, Vorgium à Concarneau, et Gesocribate à Brest, car, pour lui, la voie indiquée par la Table était littorale et non intérieure. L'étude de la Table de Peutinger ne suffit donc pas pour trancher cette querelle de l'emplacement du Vorganium de Ptolémée"

- page 75 : (à propos de Brest) "Il y avait donc un castrum ou castellum, qui pourrait être l'Osismis de la Notitia Dignitatum à défaut d'être le Gesocribate de la Table de Peutinger; mais peut-on déduire l'existence d'une ville gallo-romaine ? Nous n'avons aucune preuve d'installation civile ou militaire antérieure au IIIè siècle ap. J-C dans la périphérie immédiate du château ou à son emplacement". 

- p 192 : "L'administration romaine de la province lyonnaise a certainement encouragé, sinon inspiré, une telle organisation qui rentrait tout à fait dans les dessins de Rome; la voie indiquée sur la tardive Table de Peuntinger, allant de Nantes à Gesocribate par Duretie ( = Rieux), Dartoritum ( = Vannes), Sulim ( = Castennec), Vorgium (Carhaix) est certainement un aménagement impérial, le milliaire de Kerscao en Kernilis daté de 45-46 ap. J-C, jalonne sans doute le dernier tronçon Vorgium-Gesocribate de cet itinéraire, mais il n'est pas possible de l'affirmer car la localisation de Gesocribate n'est pas assurée".

* Patrick Galliou (1984) : p 45.

" ...la plupart des ouvrages traitant de l'archéologie de la Gaule romaine ne mentionnent pourtant, dans leurs chapitres consacrés au réseau routier, que deux grands itinéraires desservant la péninsule armoricaine, le premier reliant Portus Namnetum (Nantes) à Gesocribate (port indéterminé de la côte osisme) par Duretie (Rieux sur la basse Vilaine), Darioritum (Vannes), Sulim - ou plus probablement Sulis - (Castennec sur le Blavet) et Vorgium (Carhaix, l'autre venant de Iuliomagus (Angers) et aboutissant à Reginca (station des bords de Rance) ... 

" Mais, s'il est certain qu'un examen précis des données archéologiques dont nous disposons n'infirme en aucune façon ces sources antiques, il faut bien admettre que ces dernières ne nous proposent qu'un tableau simplifié à l'extrême du réseau routier de l'Armorique romaine. Ceci ne saurait d'ailleurs surprendre, car l'on sait que les itinéraires officiels "n'ont nullement l'intention de montrer comment on allait de tel point à tel autre, mais choisissaient parmi les innombrables segments de voies ceux qui, à une époque donnée et dans des buts donnés, permettaient de traverser des zones données (Colonel Baradez)".

* Yan Loth (1986) :

Extrait de la planche de dessin 11

Le fond bleu de la mer ainsi que les points rouges ont été ajoutés par JC Even

* Jean-Claude Even (1986) : 

 

* Jean-Claude EVEN (1991) :

Carte extraite de : Maxen Wledig, tableau n° 7

* Didier Audinot (1997) :

- Environs de Brest : "Sous les eaux, l'antique station de Gesocribate. 

"C'est vers la pointe Saint-Mathieu plutôt que du côté de l'Aber-Vrach qu'il convient de rechercher les vestiges de l'antique cité de Gesocribate, terminus d'une vois romaine qui, de nos jours, donne dans les eaux. Les archéologues du XIXè siècle ont longtemps placé cette cité sous l'actuelle Brest, qui est en fait une cité très moderne. Même les bombardements de la seconde guerre mondiale, qui y ont totalement éventré le sous-sol, ne permirent pas d'y collecter le moindre indice archéologique pouvant faire penser que Brest ait succédé à une importante cité antique". 

- Landrévarzec ; "Non loin d'Ys : l'antique Gesocribate".

"Les recherches de Monsieur de la Passardière n'ont pas porté que sur Ys. Il s'est aussi évertué à retrouver la trace d'une cité à l'histoire plus palpable et tangible : la cité gallo-romaine de Gesocribate, mentionnée sur la Table de Peutinger. Selon l'historien, cette cité, dont on a beaucoup longtemps recherché les vestiges vers le Conquet et Brest, se trouverait elle aussi engloutie au large de Douarnenez, tout près d'Ys. La convergence des voies romaines relevées détermine les emplacements de deux cités voisines actuellement englouties, et non d'une seule. A moins que les villes convoitées ne constituent qu'une seule et même entité".

* Bretagne Magazine (2001), p. 72, texte accompagnant une photo aérienne double page du Conquet  : "A la pointe de l'Armorique, le port du Conquet préfère la pêche côtière à la fonction militaire qu'il exerçait quand il s'appelait Gesocribate et qu'Astérix et Obélix bouclaient leur tour de Gaule".

Sources :

- Jacques Cambry : Voyage dans le Finistère. 1796 / 1799; publication 1836; réédition Coop Breizh 1993. 

- Chevalier de Fréminville : Commentaires sur Voyage dans le Finistère, de Cambry. (voir option citée ci-dessus).

- Pitre-Chevalier : La Bretagne ancienne et moderne. Coquebert. Paris. 1844; Les Éditions du Choletais. 1989. 

- M.N Bouillet, Dictionnaire Universel d'histoire et de géographie. Paris. 1863. 

- René Kerviler : Quelques points controversés de géographie armoricaine, , dans Armorique et Bretagne, Librairie Honoré Champion, Paris. 1892.

- Albert Grenier : Manuel d'archéologie gallo-romain; deuxième partir : l'archéologie du sol. Navigation; Occupation du sol. Éditions Picard, 1934; Rééditions Picard, 1934.

- Meven Mordiern : Notennoù diwar ar Gelted Koz; O istor hag o sevennadur. Brest. 1944.

- Louis Pape : La civitas des Osismes à l'époque gallo-romaine. Librairie C. Klincksieck. Paris. 1978. 

- Patrick Galliou : L'Armorique romaine. Les bibliophiles de Bretagne. Braspars. 1984.

- Yan Loth : Tracés d'itinéraires en Gaule romaine. Dessins de parcours. 1986.

- Jean-Claude Even : Gesocribate et la Ville d'Ys. Deux énigmes traditionnelles de Bretagne armoricaine. Essai. (Inédit. Manuscrit déposé en 1986 en l'Étude de Me Moulinier, huissier de justice, à Lannion). 1986.

- Jean-Claude Even : Maxen Wledig. Magnus Clemens Maximus Augustus. L'empereur romain issu de Bretagne. Lannion. 1991.

- Didier Audinot : Dictionnaire des cités disparues. 1997.

- Éditions Flohic : Le Patrimoine des communes du Finistère.

* Bretagne magazine; numéro spécial : Astérix, héros celte. 2001.

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